Les manuscrits de tablature de luth
de Grüssau/Krzeszów
(en provenance de l'abbaye bénédictine de Grüssau, aujourd'hui Krzeszów)
- Grüssau était en Basse Silésie. La ville est maintenant en Pologne et se nomme Krzeszów. L’abbaye fut fondée par les Bénédictins en 1242. En 1289, la branche bénédictine des cisterciens en reprit l'animation. Elle devint un très important centre d’art et de culture axé autour de sa bibliothèque. En 1810, les lois napoléoniennes en imposèrent la sécularisation au royaume de Prusse : les moines et les collections furent dispersés.
- Par la suite, onze recueils de tablatures manuscrites furent rassemblés dans la bibliothèque de l'ancien Institut de Musique de l'Université de Breslau et catalogués sous les numéros Mf. 2001 à Mf. 2011. Après 1945, neuf d'entre eux furent transférés à la Bibliothèque universitaire de Varsovie, l'un (Mf. 2002) fut laissé à la Bibliothèque universitaire à Wrocław et un autre (Mf. 2007) fut considéré comme disparu.
- Ces manuscrits présentent des musiques pour le luth accordé en Ré mineur, à 11 ou 13 chœurs. Ce sont généralement des pièces pour luth solo sauf pour le manuscrit Mf. 2006 qui présente la partie de luth dans 15 « Concertus » avec des instruments tels que flûte, chalumeau, hautbois, violon, viole, etc. Souvent, l'écriture de ces pièces laisse à penser qu'il s'agit d'une partie de luth dans un ensemble.
- Deux manuscrits similaires, qui peuvent également provenir du monastère de Grüssau, leur sont maintenant adjoints. L’un, PL-Wn396 provenait de la bibliothèque de la famille Schaffgotsch à Bad Warmbrunn (aujourd'hui Cieplice) où il avait le numéro de cote K 44. Il est maintenant conservé à la Bibliothèque nationale de Varsovie. Il avait séjourné dans les archives du diocèse de Breslau, puis, jusqu’en 1945, il fut conservé à l'Université de Breslau. On ne connaît pas ses origines et les luthistes le désignent comme le manuscrit Schaffgotsch. L’autre recueil de tablatures de luth , PL-Wu8135 : I Trastulli d’Apollo, est disponible auprès de la Bibliothèque universitaire de Varsovie. Il présente aussi la partie de luth de diverses œuvres en ensemble.
- Grâce à des étiquettes « aus der Bibliothek des Klosters Grüssau » collées sur cinq des tablatures (Mf. 2001, 2003, 2004, 2006 et 2008) et grâce aussi à la page de titre du Père Hermann Kniebandl dans deux autres manuscrits : Mf. 2002 (PL-Wru 60019) et K 44 (PL-Wn396), l’origine de ces 13 tablatures est maintenant clairement rattachée à l’abbaye de Grüssau ; elles sont reconnues dans la littérature du luth sous l’appellation commune : « les tablatures pour luth de Grüssau/Krzeszów ».